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Prescrire l’intensité autrement : l’approche individualisée

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Dans le domaine de l’entraînement sportif, il est courant de s’appuyer sur des repères standards pour définir les intensités de travail.

Si des notions comme la fréquence cardiaque maximale ou la VMA/PMA vous parlent déjà, c’est que vous avez commencé à poser les bases d’une approche plus individualisée.

Ces références sont une première étape précieuse pour structurer ses efforts et mieux comprendre son fonctionnement.

Cependant, elles reposent sur une hypothèse qui mérite réflexion :

👉 Considérer que tous les athlètes réagissent de la même façon à une intensité exprimée en pourcentage d’une valeur maximale.

La variation inter-individuelle

En réalité, chaque organisme est différent.

 

Deux sportifs ayant les mêmes valeurs maximales (comme VO₂max, fréquence cardiaque max ou "VMA/PMA") ne réagiront pas forcément de la même manière à une même intensité relative.

Cette variabilité physiologique est bien documentée, aussi bien dans les effets d’un programme à long terme, que dans la réponse immédiate à un exercice donné.

Dans notre approche, nous attachons une grande importance à la rigueur scientifique qui fonde nos méthodes.

Et pour ceux qui aiment autant les chiffres que les séances bien calibrées, voici quelques points issus de la littérature.

 

Alors, essayez de rester concentré (promis, ça vaut le détour)

Commençons par l'étude de Meyler et al. (2023) qui a cherché à observer la réponse physiologique de différents individus soumis à la même intensité relative.

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À une même intensité relative (ici 75 % du maximum), deux personnes peuvent en réalité solliciter des zones physiologiques totalement différentes.

L’un reste dans le domaine élevé, souvent associé à un effort de type tempo, tandis que l’autre bascule déjà dans le domaine sévère, proche du travail VO₂max.

📌 Cela montre que le même pourcentage de Fcmax (ou VO2max) peut représenter deux intensités physiologiques très différentes selon le profil de l’athlète.

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Ce constat est cohérent avec les résultats de l’étude de Iannetta et al. (2020), qui a mis en évidence une large dispersion des seuils physiologiques chez 100 participants (femmes et hommes). (Pour aider à la compréhension des notions de seuils, une fiche récapitulative est disponible ici.)

 

On observe que :

  • Le seuil 1 apparaissait entre 45 % et 74 % de VO₂max

  • Le seuil 2 (MLSS) variait entre 69 % et 96 % de VO₂max

​​

🔍 Ces écarts confirment que la position des seuils peut fortement différer d’un individu à l’autre.

 

C’est précisément ce qui explique qu’une même intensité relative (par exemple 75 % du VO₂max) puisse solliciter des systèmes énergétiques très différents selon le profil de chacun.

Chez certains, l’effort restera soutenable.
Chez d’autres, il sera déjà proche de l’épuisement.

Comment mieux ajuster l’intensité ?

Face à cette variabilité marquée, une question essentielle se pose :


👉 Comment mieux individualiser l'entraînement pour limiter ces écarts ?

Se tester : un levier pour réduire la variabilité des réponses

Pour y répondre, une méta-analyse récente menée par Meyler et al. 2025 a comparé deux grandes stratégies d'entraînement :

  • TRADITIONNELLE : prescription basée sur des pourcentages standards (% VO₂max, % FCmax)

  • SEUILS : prescription basée directement sur les seuils physiologiques mesurés (ce qu'on mesure dans nos tests physiologiques)

Leur analyse porte sur plus de 1500 participants.

📈 Les résultats montrent que :
  • Les gains de VO₂max sont deux fois plus importants avec l’approche SEUILS (+4,1 mL·kg⁻¹·min⁻¹ contre +1,8 mL·kg⁻¹·min⁻¹ pour les pourcentages standards)​.

  • 64 % des participants "seuils" atteignent une amélioration cliniquement significative du VO₂max, contre seulement 16 % dans l'approche classique​.

Prescrire l’intensité : oui mais avec précision.

Sans test, on se contente d’estimer.

Avec un test, on sort de l'estimation.

 

En identifiant précisément où se situent ses seuils physiologiques individuels, il devient possible de structurer l’entraînement avec beaucoup plus de précision et d'efficacité.

Concrètement, cela permet de :

  • Réduire les risques de sous-stimulation (travailler en dessous de la zone cible, avec des gains limités)

  • Limiter les risques de surcharge excessive (travailler au-delà de ses capacités métaboliques optimales, avec un risque accru de fatigue et de blessure)

  • Normaliser la charge d’entraînement : chacun reçoit un stimulus en lien direct avec ses capacités actuelles, ce qui améliore à la fois la progression et la tolérance à l’entraînement.

  • Prescrire des intensités justes et reproductibles : que ce soit pour de l’endurance fondamentale, du travail au seuil ou du HIIT, les efforts sont mieux calibrés, mieux maîtrisés, et donc plus efficaces.

Le testing physiologique : un passage obligé ?

Evidemment non.

 

Beaucoup de progrès peuvent être réalisés avec des méthodes classiques, bien appliquées, et un peu de bon sens.

Cela dit, si votre objectif est d’aller plus loin que « ça devrait suffire » et de vraiment comprendre comment votre corps fonctionne, une évaluation précise des seuils devient un atout précieux.

Le testing ne remplace pas l’entraînement , il affine les repères.

Il éclaire là où l’estimation finit parfois par ressembler à de la loterie bien organisée.

En somme, ce n’est pas indispensable. Mais si vous aimez savoir plutôt que deviner, progresser en conscience, et pousser un peu plus loin votre apprentissage, c’est un outil difficile à ignorer.

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