L’entorse
C’est probablement la blessure la plus vicieuse et ça pour deux raisons :
1) Le retour à l’activité peut se faire extremement rapidement. C’est maintenant bien accepté.
2) Avoir eu deja eu une entorse signifie qu’on a de grande chance de se reblesser au même endroit. C’est le plus grand facteur de risque.
Ca crée un cercle où l’athlète retourne rapidement dans l’activité, se reblesse, y retourne, se reblesse.
Qu’est ce qu’on a loupé ?
Deja, il faut comprendre que chaque blessure engendre des changements morphologiques irrémédiables. C’est là et pour la vie. Rehab un jour, rehab toujours.
L’entorse en est le parfait exemple. L’inversion (+flexion plantaire) augmente la laxité des ligaments talo fibulaires. Tu ne feras rien pour y changer.
Sauf que ça engendre plusieurs choses :
1) Un mécanisme de défense avec une tendance de la cheville à partir en inversion.
2) Une reduction de certains degrés de liberté.
3) Une baisse de force en end range.
(Et probablement une implication au niveau centrale avec une baisse de l’afférence/inference proprioceptive)
Globalement la littérature nous informe qu’utiliser des exercices d’équilibre est une bonne stratégie (ils parlent souvent d’exercices proprioceptifs, mais c’est faux, c’est de l’équilibre).
Mais ça reste incomplet. Même si les exercices d’équilibre permettent d’intégrer toute la chaine cinétique, on laisse de coté les tissus lesés par la blessure.
Si réellement on observe une baisse du torque excentrique sur une entorse, on devrait restituer cette capacité à tolérer une grande charge en fin d’amplitude. Ce qu’aucun protocole ne fait.
Je ne vois pas comment on peut parler de limitation de risque de blessure lorsque les exercices employées sont éloignées du mécanisme de blessure.
